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Économie touristique : la France piétine à la 3ème place mondiale
 

Il ne faut pas se leurrer, si la France a conservé son premier rang mondial en termes d\’arrivées touristiques en 2013, avec 84,7 millions de séjours de plus de 24 heures (données OMT), elle reste désespérément à la troisième place d’un classement plus significatif en termes de puissance d’attractivité : les recettes générées par ces mêmes visiteurs qui privilégient les États-Unis – et de loin – et l\’Espagne.

«Bien sûr le solde de la balance touristique est largement favorable», explique Georges Panayotis, président et fondateur du cabinet de marketing touristique MKG Group. «Mais c’est surtout parce que les Français ont conservé l’habitude de passer leurs vacances sur le territoire national pour leur très grande majorité. Imaginons le tableau dans quelques années, quand les jeunes générations, qui sont davantage intéressées par la découverte de pays étrangers, augmenteront fortement les dépenses faites à l’extérieur de la France. Notre solde excédentaire se réduira comme peau de chagrin, sauf à dynamiser les recettes touristiques».

Selon les dernières statistiques fournies par la Direction Générale des Entreprises de Bercy, le solde positif est à peine supérieur à 10 milliards d’euros (42 milliards de recettes pour 32 milliards de dépenses). De leur côté, les États-Unis engrangent plus de 105 milliards d’euros de recettes et les Espagnols plus de 45 milliards d’euros, avec une même propension des nationaux à rester dans leur pays.

Devenue depuis peu une «priorité nationale», l’activité touristique est toujours au centre de nombreux rapports et de nombreuses commissions de travail avec peu de résultats concrets à la clef. Auteur d’un libre blanc : Le Tourisme, un moteur sous exploité de la croissance économique française, le cabinet MKG et son président Georges Panayotis ne cessent de plaider pour une relance active des investissements.

«Je pars d’un constat d’expérience au cours de ma carrière, l’offre suscite la demande », insiste G.Panayotis. «La France doit trouver les moyens de relancer les investissements à travers une série de grands chantiers touristiques : création d’une nouvelle offre hôtelière ; création de nouvelles infrastructures d’accueil en tourisme d’affaires ; création de nouveaux pôles d’attractivité touristique. Il n’est pas admissible que le dernier grand équipement structurant date de plus de vingt ans avec la création de Disneyland Resort Paris !»

Cette priorité est justifiée par la nécessité de moderniser les infrastructures d’accueil ; de relancer le bâtiment ; de rééquilibrer les zones d’activité touristiques en France…

«Pour le secteur des hôtels et des résidences de tourisme, je propose d’ouvrir la possibilité de créer des SCPI et OPCI pour assurer le financement. J’ai insisté pour un accès facilité aux prêts Oseo BPI par une révision des périmètres géographiques, un élargissement des montants et des taux plus attractifs», poursuit le président de MKG Group.

«L’industrie hôtelière française est au cœur d’une chaîne dont il ne faut négliger aucun maillon : transport, accueil, culture, attractions, commerce. D’où une véritable coordination interministérielle en faveur du développement touristique et hôtelier qui ne laisse aucun secteur à la traîne. A ce titre, on ne peut que se satisfaire du rattachement, même partiel, du Tourisme à un ministère puissant et politique comme les Affaires Étrangères. Laurent Fabius semble avoir pris la mesure du potentiel pour le développement international de notre économie», insiste G.Panayotis

qui conclut : «L’industrie hôtelière française pourra pleinement jouer son rôle d’entraînement si un cercle vertueux se met en place qui passe en priorité par l’augmentation de l’offre en capacités nouvelles, qui va générer la création d’emplois qualifiés et ouverts sur le monde, augmentant le pouvoir d’achat des salariés et attirant une clientèle de plus en plus internationale, dont les retombées économiques se déversent dans les caisses des entreprises et de l’État ».